La sensibilisation au climat, pour une adaptation intelligente

 

Les publications d’ACED ont également contribué au réservoir de connaissances issues de la recherche sur le changement climatique. Par exemple, en 2014, un financement du Centre de recherche pour le développement international a permis de mener des travaux sur la vulnérabilité des communautés béninoises à la variabilité et au changement climatiques. Les études ont été menées en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal et l’Université de Moncton (qui a intégré les résultats de la recherche dans ses cours) au Canada, et le ministère de l’Environnement du Sénégal – le but de ces collaborations étant de proposer des cours et de générer des résultats applicables au Bénin.

Les conclusions ont mis en lumière la grande vulnérabilité des communautés agricoles béninoises dépendant du secteur de l’élevage et des ressources côtières. Mais elles ont aussi relevé la présence de techniques d’adaptation locales, notamment l’intégration de l’élevage et des cultures, ainsi que l’adoption de la pisciculture par opposition à la pêche de capture.

Ces travaux et leurs résultats ont été présentés à Niamey (Niger) à l’occasion de la Quatrième semaine des sciences agricoles de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, à Montréal (Canada), lors du 82e Congrès de l’ACFAS (Association francophone pour le savoir), et à Accra (Ghana) lors de la conférence annuelle sur le développement du Global Development Network.

En 2015, soucieux de mieux diffuser les résultats de ses recherches sur les communautés côtières béninoises auprès des politiques et des chercheurs, ACED a tenu un atelier régional à Cotonou (Bénin) sur le thème « Adaptation au changement climatique dans les zones côtières : Les leçons régionales pour des actions locales ».

Les défis et les leçons apprises

ACED a été confronté à des défis d’ampleurs et de types variés qui ont eu un impact sur la capacité du centre à créer un changement durable dans le domaine de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Les enseignements suivants en ont été tirés :

Influencer les systèmes politiques prend du temps

Des recherches récentes menées par ACED et ses partenaires ont mis en évidence les niveaux élevés d’exploitation et de pollution des lacs continentaux du Bénin. Des recommandations ont été formulées sur la manière de gérer ces systèmes aquatiques essentiels afin d’assurer leur préservation et de maintenir les moyens de subsistance des milliers de personnes qui en dépendent.

En dépit des discussions multipartites et des dialogues politiques déployés sur ces thèmes depuis 2015, ce n’est qu’à la fin de 2019 que les agences gouvernementales ont commencé à prendre des mesures pour améliorer la gestion des lacs. Cependant, alors que des actions politiques relatives à cette gestion sont enfin déployées, il reste à prendre des décisions importantes sur la manière de freiner le problème de la pollution urbaine qui affecte les masses d’eau.

Les approches axées sur le marché améliorent l’adoption et le déploiement à grande échelle des innovations

Dès ses premières initiatives, ACED avait pour objectif de sensibiliser les communautés locales à l’intérêt du ramassage de la jacinthe d’eau du lac Nokoué. Ces interventions ont été inefficaces et non durables, faute d’incitations claires pour les agriculteurs. Par la suite, ACED a développé une approche commerciale axée sur la formation des agriculteurs à la production de compost de jacinthe d’eau comme adjuvant à la culture de produits maraîchers destinés à la vente sur les marchés locaux.

C’est ainsi que depuis 2013, les communautés locales et les agriculteurs ramassent et traitent activement la jacinthe d’eau, principalement en raison de l’avantage financier quantifiable tiré de la vente de leurs récoltes. Les approches axées sur le marché qui s’inscrivent dans un modèle commercial clair sont donc nettement plus susceptibles de produire des solutions durables et de contribuer à l’élaboration de stratégies efficaces de mise à l’échelle. ACED collaborera activement avec des organisations à but lucratif pour s’assurer que leurs initiatives incorporent effectivement des modèles commerciaux inclusifs favorables à l’adoption et à la durabilité des résultats.

Les partenariats inclusifs : une contribution fondamentale à l’élaboration de solutions durables

Toutes les initiatives d’ACED au cours des dix dernières années ont impliqué une collaboration avec diverses parties prenantes, notamment des chercheurs, des politiques, des acteurs de terrain et des agriculteurs, afin que la conception des projets tire parti de la multiplicité des approches. Si cette approche ne va pas sans poser des défis parfois redoutables – car les différents acteurs ont souvent des intérêts divers et contradictoires – elle peut également permettre l’élaboration de solutions durables et très adaptées au contexte.

La flexibilité dans les actions de développement est importante

L’approche transdisciplinaire et inclusive des interventions d’ACED encourage la contribution et le retour d’information des partenaires et des bénéficiaires. Pour réagir adéquatement à ces contributions et les intégrer dans la mise en œuvre de l’initiative, l’équipe doit faire preuve de souplesse. Il s’agit d’un défi pour des organisations telles qu’ACED, qui travaillent généralement dans des cadres plutôt rigides soumis à l’approbation des partenaires financiers. Pour relever ce défi, ACED conçoit ses initiatives de manière à ce qu’elles puissent être adaptées au fil de discussions ouvertes et constructives avec les partenaires – la finalité étant d’obtenir les résultats escomptés.

Cet article est issu du rapport d’impact produit sur les 10 ans d’activité de ACED. Vous pouvez télécharger le rapport complet pour plus d’informations.

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