L’agriculture urbaine est une activité très répandue pouvant contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) fixés par les Nations Unies. Par conséquent, les appels à l’expansion de l’agriculture urbaine sont justifiés et méritent d’être inscrits au rang des priorités de l’agenda politique. Néanmoins, il faut relever l’insuffisance de résultats de recherche sur l’organisation et la gestion de l’agriculture urbaine ; et les avantages que tireraient les politiques sectorielles d’une base de connaissance plus large sur les structures sociales des jardins communautaires.

L’agriculture urbaine au Benin ne fait pas exception. Cette étude vise donc à combler les lacunes en mettant spécifiquement l’accent sur l’organisation et la gestion. Elle rapporte les résultats d’une enquête menée auprès de deux cent soixante-et-un (261) agriculteurs urbains visités sur vingt-neuf (29) sites répartis dans les villes de Cotonou et de Porto-Novo.

L’étude a permis d’obtenir des informations sur les caractéristiques des ménages, l’activité de jardinage et les revenus, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, l’organisation et la gestion du jardin, les avantages pour les femmes et le développement socio-économique ainsi que les contraintes au développement du jardinage urbain. L’enquête a montré que l’agriculture urbaine est une activité à laquelle s’adonnent principalement les hommes et qui génère des revenus pour couvrir les besoins de base (logement, transport) des ménages et améliorer la diversité de l’alimentation. Bien que les jardiniers aient amélioré leurs régimes alimentaires, l’éducation pourrait jouer un rôle important dans l’amélioration de la qualité de l’alimentation.

Par ailleurs, les jardiniers sont de véritables entrepreneurs dont les activités génèrent des revenus provenant aussi bien de l’activité du jardinage que de petits travaux réalisés au cours de l’année. Ils sont en général bien organisés en coopératives et dotées d’un système de gestion acceptable (élection d’un comité d’administration, cotisations régulières, responsabilisation pour les tâches courantes). Toutefois, les jardiniers doivent encore améliorer les règles de propriété, revoir leurs incitations financières afin de renforcer leur pouvoir de négociation et réduire les coûts de transactions.

L’étude conclut que les programmes de renforcement des capacités pourraient susciter une prise de conscience au sein des jardiniers quant à la nécessité d’améliorer leurs structures organisationnelles actuelles, conduisant ainsi à une manière durable de maximiser les avantages des coopératives, par exemple, pour assurer des garanties de crédit au profit de leurs groupes. Également, pour faire face aux contraintes qui vont au-delà du contrôle des coopératives (accès aux terres, insécurisation foncière, crédits, coûts élevés des intrants, fonctionnement du marché), il est nécessaire que les institutions publiques appuient le développement de l’agriculture urbaine.

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